Mon cinéma
Ingmar Bergman
Réalisateur suédoisEst-ce par hasard? Dans cette chaleur enveloppante de l'été 2013, je décide de retrouver une source dans l'oeuvre de Bergman, une présence de toujours.
Ce périple me mène à deux films extraordinaires que je revisite
La Honte (1968)
Un grand film humaniste qui montre la guerre et ses ravages.
Une oeuvre politique et éthique.
Deux violonistes, Eva et Jan Rosenberg, se sont isolés sur une île pour mener une vie simple.
Croyant avoir quitté le monde, le monde la guerre les rattrape.
Bergman parle pour ceux dont la guerre bouleverse l'existence. Il n'y a rien à comprendre, sinon une logique du pouvoir. L'absurdité de la guerre est décrite de manière implacable.
A la dérive sur un bateau, en fuite avec d'autres, le couple erre comme sur la nef des fous.
Les figures de ces exilés de l'intérieur sont joués par le mythique Max von Sidow et Liv Ullman qui magnifie l'impuissance du bien et de la conscience.
Même année
L'heure du loup
Les mêmes comédiens jouent là aussi une histoire de couple, dont la scène est celle de l'inconscient, du fantasme et du drame intérieur. Là aussi, il s'agit d'un peintre Johan et de sa femme, Alma.
La figure de l'artiste face à soi et au monde est également présent dans ce film où l'esprit brille ou se fait sombre face à la misère de l'humanité livrée à ses peurs et démuni face à elles. L'heure du loup où l'angoisse doit se tasser dans l'obscurité ou passer du côté de la lumière. Moment décisive...
Ces deux films m'apparaissent comme les deux facettes de la condition humaine, dans sa solitude et dans le monde. Indissociable.